La Yiddish Connection ou Kosher Nostra sont les noms ironiquement donnés à ce gang criminel juif new-yorkais qui sévissait entre 1920 et 1930. Gang juif en effet, mais tous ses membres ne l’étaient pas, la collaboration de tous les membres de ce gang se faisait par un intérêt commun de l’argent facile et d’une appétence à la violence mais aussi parce qu’ils habitaient les mêmes quartiers.
Il n’est pas question dans cet article de glorifier ces criminels ultra-violents, meurtriers, voleurs, racketteurs, mais leurs histoires font partie de notre histoire, ou plutôt de l’histoire des États Unis d’Amérique (notamment à New-York) avec tous leurs immigrants, qu’ils soient juifs, italiens, irlandais, chinois, russes, cubains etc . . . dont une partie de leur communauté formait des gangs en fonction de leurs origines, de leurs langues et de leurs quartiers.
Malheureusement, les juifs n’ont pas échappé à cette mauvaise règle !
Notons quand même, que tous les juifs, membres de la Yiddish Connection étaient pratiquement tous dénués de croyances et de pratiques religieuses.
Les principaux membres connus de cette Yiddish Connection se nomment Arnold Rothstein, Meyer Lansky, Bugsy Siegel, Lepke Buchalter, Gurrah Shapiro, Abner Zwillman, Moe Dalitz, Waxey Gordon, Abe Reles, Harry Maione, Martin Goldstein, Frank Abbandando, Dutch Schultz, Mickey Cohen, Harry Strauss, Albert Tannenbaum, Charles Workman, Emanuel Weiss, Isadore Blumenfeld, Seymour Magoon et Sholem Bernstein.
Indéniablement, les 3 personnages les plus remarquables parmi ces gangsters sont :
Arnold Rothstein est né à Manhattan le 17 janvier 1882, dans une famille juive ashkénaze aisée, il est mort assassiné le 5 novembre 1928 à New York.
Il était surnommé the Fixer, Mr Big, the Big Bankroll (« la grosse liasse de billets »), Mr Broadway, ou the Brain (« le cerveau »).
Au début des années 1920, Arnold Rothstein contrôlait un large éventail d’entreprises criminelles, y compris la contrebande , le prêt , le jeu, etc . . .
La légende attribue à Rothstein le trucage de la finale du championnat de baseball en 1919, entre les Cincinnati Reds et les Chicago White Sox (l’équipe favorite dont certains joueurs sont alors payés pour perdre), mais la justice le blanchit dans cette affaire.
Il est considéré comme le père fondateur du crime organisé, peut-être parce qu’il gérait son gang comme une entreprise.
Meyer Lansky est né Meier Suchowlański le 4 juillet 1902 à Grodno, Empire russe (maintenant la Biélorussie), dans une famille juive polonaise qui a connu l’ antisémitisme et les pogroms des autorités impériales. Interrogé sur son pays natal, Lansky a toujours répondu “Pologne” (Grodno était dans les anciennes terres de la Couronne du Royaume de Pologne). En 1911, Lansky émigre aux États-Unis via le port d’ Odessa avec sa mère et son frère Jacob, et rejoint son père, qui avait immigré en 1909, et s’installe dans le Lower East Side de Manhattan , New York.
Lansky est le criminel juif le plus connu, des dizaines de films ont été faits sur lui. Francis Ford Coppola s’inspire complètement de Meyer Lansky pour le personnage de Hyman Roth dans Le Parrain II, et Sergio Leone dans le chef d’œuvre «Il était une fois en Amérique», s’inspire aussi de Lansky pour le personnage de « Max » Bercovicz, le gangster joué par James Woods.
Dans les années 20, il est à la tête, avec son ami d’enfance Bugsy Siegel des gangs «Jewish Bugs» et «Meyer Mob» qui opéraient dans le Lower East Side de New York.
Puis, avec son autre ami d’enfance, Lucky Luciano, il fonde la tristement célèbre «Murder Inc.», organisation de tueurs à gages, responsable de plusieurs centaines de meurtres !
A la fin des années 20, se déclare une lutte interne à la «Cosa Nostra», c’est la «guerre des Castellammarese», Lansky conseille Luciano qui devient parrain de la mafia italo-américaine en 1931, la Yiddish Connection se fond alors dans la mafia, et Lansky y restera très haut placé.
Début des années 70, pour échapper à la justice américaine qui le pourchasse depuis des années, Lansky s’installe en Israël, mais sous la pression du gouvernement américain, et par peur que Lansky débute une activité criminelle en Israël, le gouvernement dont le premier ministre est Golda Meir refuse son immigration et il l’expulse, il rentre donc aux USA.
Il meurt le 15 janvier 1983, à l’âge de 80 ans, sans jamais être allé en prison ! Il est enterré à Miami.
Benjamin ” Bugsy ” Siegel est né le 28 février 1906 à Brooklyn , le deuxième de cinq enfants d’une famille juive pauvre qui a émigré aux États-Unis de la région de Galice de ce qui était alors l’ Autriche-Hongrie.
Décrit comme beau et charismatique, il est devenu l’un des premiers gangsters célèbres à faire les premières pages des journaux, Siegel est connu pour être un des gangsters les plus infâmes et les plus redoutés de son époque. Son surnom Bugsy (qu’il valait mieux ne pas prononcer devant lui), signifiant « le dingue », faisait référence à son tempérament sanguin. Après 10 ans dans la Yiddish connection, Siegel, très lié à Meyer Lansky, intègre également la mafia italo-américaine.
Son coup de génie lui aura été fatal : en 1945, alors que la mafia investit massivement à Cuba, Siegel réussit à convaincre Lansky, d’investir avec lui dans un hôtel casino dans le Nevada, Etat qui accepte les jeux d’argent.
En 1946 le «Flamingo» ouvre, mais malheureusement les travaux bien trop coûteux et le manque de rentabilité du début de l’exploitation auront scellé le sort de Siegel qui est assassiné, certainement par ordre de ses associés de la mafia, le 20 juin 1947 à Beverly Hills, en Californie.
Bugsy Siegel est de fait l’un des fondateurs de Las Végas !
Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – février 2021