La WIZO a été fondée il y a près de cent ans, au Royaume-Uni où plusieurs facteurs ont joué un rôle déterminant : le développement du sionisme en Europe, au moment où au Moyen Orient les anciens empires coloniaux se disloquaient (empire ottoman, empire britannique), l’évolution du statut de la femme grâce à la lutte des suffragettes britanniques et l’impulsion donnée par la personnalité de quelques femmes juives anglaises, sionistes engagées dans l’action.
Dans la première moitié du XXème siècle, le sionisme moderne se développe grâce à Haïm Weizmann par ses efforts diplomatiques en faveur de la création d’un Etat juif. Le Comité féminin de la Fédération Sioniste britannique, précurseur de la WIZO, est alors composé majoritairement de femmes mariées à de fervents sionistes, membres eux-mêmes de la Fédération sioniste.
En 1918, dans le cadre d’un voyage de la Commission sioniste en Palestine où elles accompagnent leurs maris, et par leurs nombreux échanges avec les “femmes pionnières“ rencontrées, elles constatent le dénuement dans lequel se trouve la population. Elles décident alors de mettre en place des plans destinés à améliorer l’installation de services sociaux et d’institutions pour la formation des jeunes filles dans les domaines de l’agriculture et de l’éducation
En 1919, Rebecca Sieff fonde la Fédération des Femmes Sionistes du Royaume-Uni aidée par Vera Weizmann, Olga Alman et Romana Goodman. Elle aspire à une organisation internationale où toutes les femmes sionistes uniraient leurs efforts bénévolement et travailleraient côte à côte pour bâtir le nouveau foyer juif. En 1920, elle annonce la création de la WIZO à Londres. Elle déclare que cette nouvelle organisation se spécialiserait dans l’éducation, la législation, la santé, les services sociaux et l’économie domestique.
Ainsi, au début de son histoire, la WIZO travailla principalement à bâtir des pouponnières, où elle accueillait les enfants des pionnières venues défricher la terre d’Israël. En faveur de ces jeunes mères, la WIZO mit aussi en place des structures d’étude et organisa des cours de formation professionnelle afin de faciliter leur intégration dans le pays.
Au fil des années, ces structures se développèrent et aujourd’hui, elles se sont transformées en écoles et en internats accueillant des Israéliens et des nouveaux immigrants. La WIZO a toujours œuvré pour l’intégration et la meilleure preuve en est, qu’à l’heure actuelle dans ses écoles, les enfants israéliens étudient aux côtés des nouveaux venus.
Aujourd’hui, une cinquantaine de filiales de la WIZO existent dans le monde, des États-Unis, à l’Argentine, en passant par Hong Kong, ou encore la République tchèque. La structure centenaire peut se targuer d’être en tête des organisations comptant le plus grand nombre de femmes dans le monde, avec 250.000 membres actifs.
Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – juillet 2020
Des membres de la WIZO d’Angleterre réunies à l’occasion de la première conférence de l’organisation à Karlovy Vary, auj. en République tchèque, 1921.
Vera Weizmann (au centre) en visite dans une pépinière de la WIZO prête à ouvrir à Rehovot en Israël, 1er novembre 1946.
Conférence de la WIZO à Ashkelon en Israël en mai 1954. Au centre de la photographie, on reconnait le Premier ministre de l’État hébreu, David ben Gourion.
Quatre des cinq fondatrices de la WIZO.
Carte postale éditée à l’occasion de la 12e conférence de la WIZO (1951) et de l’inauguration de la nurserie de l’organisation à Jérusalem (1955).
Affiche de la WIZO imprimée à Ramat-Gan en Israël, 67 x 50 cm, années 1950.
Nourrices-crèches- Tel-Aviv
Travail dans les champs