Revisitons le Omer dans la Thora, son poids et son importance
Rabbi Michel Liebermann
Le omer est une ancienne unité de mesure sèche instaurée dans le service du Tabernacle à l’époque de Moïse, qui, ensuite a été utilisée à l’époque du Temple à Jérusalem. Le omer est utilisé dans la Bible comme une ancienne unité de volume principalement adaptée pour les céréales et les produits secs, et la Torah mentionne que le omer est égal à un dixième d’épha. C’est l’occasion de faire un peu de calcul, et, en même temps apprendre quelques unités de mesures datant des textes bibliques :
un ephah était défini comme étant 72 log,
et le log était égal à la mina sumérienne,
La mina est définie comme un soixantième d’un maris,
l’omer était donc égal à environ 12⁄100 d’un maris.
Le maris était défini comme étant la quantité d’eau égale en poids à un léger talent royal, et était donc égal à environ 30,3 litres,
ce qui rend le omer égal à environ 3,64 litres.
Toute la question pour les chercheurs est de savoir si le talent royal était élevé ou pas, selon la force et la fortune princière ou royale.Le résultat des recherches bibliques en 2014 évaluent le omer à environ 2,3 litres.
Pour le Talmud, on ne mesurait pas selon les critères de la «bourse royale» de l’époque, et, dans les normes de mesure juives traditionnelles, liées principalement au travail de la terre et de ses produits, le omer équivalait à une capacité de 43,2 œufs, ou à ce que l’on appelle également un dixième d’éphah ( qui est égal à trois seah).
En poids sec, l’omer devait peser entre 1,560 kg. à 1,770 kg., soit la quantité de farine requise pour en séparer l’offrande de pâte.
Le mot omer est parfois traduit par “gerbe” – en particulier, une quantité de grain suffisamment grande pour nécessiter un empaquetage. Encore une trace de nos ancêtres dans le domaine agricole. L’épisode biblique de la manne décrit l’Eternel demandant à nos ancêtres de collecter un omer pour chaque personne habitant sous la tente, ce qui implique que chaque individu pouvait manger un omer de manne par jour.
Pour la Thora, dans les Instructions de Moïse, la signification principale de l’omer est l’offrande traditionnelle d’un omer d’orge le lendemain du premier jour de Pessah, donc à la veille du deuxième jour de Pessah dans la nuit, qui est (hag hamatsot) la fête des pains sans levain (ce rituel a existé pendant toute la période du Tabernacle dans le désert et des deux Temples à Jérusalem).
C’est ainsi que la tradition du décompte de l’Omer (sefirat ha’omer) – les 49 jours entre ce sacrifice qui est de l’orge et va aboutir aux les deux miches de blé offertes lors de la fête de Chavouot. Ce décompte particulier était fait par le cohen gadol, le grand-prêtre.
Le rôle des prêtres est de relier les bné Israël à leur Père qui est au ciel, par l’accomplissement du service du sanctuaire, par l’approfondissement de la confiance et de la bienfaisance parmi le peuple juif, et par l’enseignement de la Loi à suivre. Afin que les cohanim soient consacrés à leur service, sans qu’ils aient besoin de travailler pour se sustenter, la Torah a ordonné de leur attribuer des contributions et autres dons voués à la prêtrise.
L’offrande du Omer sur les prémices de la moisson d’orge a lieu au second jour de la fête de Pessah à partir duquel, pendant 49 jours, a lieu le compte du Omer qui aboutit à la fête de Chavouot, le 50ième jour.
Certes, la thora ne donne pas beaucoup de détails, l’offrande de l’omer fait l’objet d’un rituel hautement organisé à l’époque du second Temple, abondamment caractérisé dans le Talmud Menahot chapitre 10 .
Le fauchage de l’omer doit être idéalement fait de nuit, ainsi que le décompte des fameux 49 jours
Trois mesures d’orge doivent être fauchées par trois hommes, équipés chacun d’une faucille et d’un panier; le fauchage de l’omer, étant réalisé en un temps fixé (normalement interdit pendant le chabbat) et les rabbins ont décidé que la procédure à suivre était la même, que le 16 nissan ait lieu à chabbat (cette configuration est impossible dans le calendrier hébraïque actuel8) ou en semaine. Voici donc, encore une règle qui donne encore plus de grandeur au comptage (spirituel) du omer, puisqu’il passe matériellement au-dessus de chabbat.
L’omer est prélevé sur les épis mûrs de la nouvelle récolte, idéalement près de Jérusalem mais on peut le prendre ailleurs si l’orge n’a pas encore mûri.
La veille de Pessa’h, les émissaires du Sanhédrin sortent dans les champs et lient les sommets des épis d’orge encore attachés au sol, afin d’en faciliter le fauchage. Le lendemain, les gens des alentours se rendent en grande pompe à cet endroit. Chaque faucheur leur demande deux fois si le soleil s’est couché, deux fois s’il peut faucher avec cette faucille qu’il tient, deux fois s’il peut récolter dans ce panier et deux fois s’il peut le faire ce chabbat ; il leur demande alors trois fois l’autorisation de faucher et, à chaque demande, on lui répond trois fois par l’affirmative.
Les épis fauchés sont rangés dans les paniers et menés dans la cour du Temple ; on les bat avec des tiges humides pour en faire tomber. On les broie et on les empile dans un tuyau percé pour les torréfier. On les moud et on les étend au vent pour en nettoyer la balle. On en extrait, après 13 tamisages, le 10ième de l’epha (soit un omer tout rond). Le reste de la farine peut être racheté et consommé par le tout-venant, après avoir prélevé les dîmes. L’omer est mélangé à de l’huile et des aromates ; on le place dans les mains tendues du prêtre qui l’agite à l’Orient de l’autel, d’avant en arrière puis de haut en bas pour conjurer les vents mauvais et les rosées néfastes. Il le présente ensuite au coin Occidental-Méridional de l’autel et, après que l’offrande supplémentaire et l’agneau en holocauste ont été offerts, en prend une poignée qu’il fait brûler. Le reste de l’omer peut ensuite être consommé par les prêtres.
Alors que la Septante (Bible traduite en grec par les rabbis à la demande de Ptolémée) traduit omer par «poignée» et les auteurs chrétiens ultérieurs par « gerbe », les rabbins considèrent qu’il s’agit d’une unité de mesure définie en Exode 16:36 comme un dixième d’epha. Bien que la Thora ne précise pas le type de céréale à offrir, ils enseignent qu’il ne peut s’agir que d’orge ( vu que dans la saison où se situe Pessah il n’y a pas encore de blé). Le «lendemain du chabbat » au cours duquel l’offrande a lieu est, selon eux, le «lendemain de la fête », soit le 16 nissan.
Le omer est, selon Rabbi Akiva, un tribut offert à l’Eternel après Pessa’h afin d’assurer une récolte abondante dans les champs au moment où celle-ci est en train de commencer. Selon le Midrash, l’homme rembourse au moyen de cette modeste mesure la manne, dont chacun de nos ancêtres avait consommé un omer par jour dans le désert lors de la Sortie de Mitsrayim.
Avec le recul, en regardant le texte biblique, on dira que c’est par le mérite de cette prescription que Dieu aurait promis le pays de Canaan à Abraham,
que les Israélites auraient été sauvés au temps de Midian au temps de Gédéon,
Israël a été sauvé des Assyriens au temps du roi Ézéchias,
Israël a été sauvé des Babyloniens au temps du prophète Ézéchiel
Israël a été sauvé en Perse des Amalécites au temps de Haman.
C’est aussi par la vertu de l’omer que le chalom bayit, la paix reviendrait dans les ménages, puisque l’offrande de jalousie prescrite en Nombres 5:15 consiste en un dixième d’epha d’orge.
dans le Tanakh dans 14 versets
Référence |
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Verset |
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Voici ce que l’Eternel a ordonné : Que chacun de vous en ramasse ce qu’il faut pour sa nourriture, un omer par tête, suivant le nombre de vos personnes; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. |
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On mesurait ensuite avec l’omer; celui qui avait ramassé plus n’avait rien de trop, et celui qui avait ramassé moins n’en manquait pas. Chacun ramassait ce qu’il fallait pour sa nourriture. |
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Le 6ième jour, ils ramassèrent une quantité double de nourriture, deux omer pour chacun. Tous les principaux de l’assemblée vinrent le rapporter à Moïse. |
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Moïse dit : Voici ce que l’Eternel a ordonné : Qu’un omer rempli de manne soit conservé pour vos descendants, afin qu’ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, après vous avoir fait sortir du pays d’Egypte. |
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Et Moïse dit à Aaron : Prends un vase, mets-y de la manne plein un omer, et dépose-le devant l’Eternel, afin qu’il soit conservé pour vos descendants. |
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L’omer est la dixième partie de l’épha. ( soit 2 litres) |
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Parle aux enfants d’Israël et tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au cohen une gerbe (omer), prémices de votre moisson. |
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Il agitera de côté et d’autre la gerbe (omer) devant l’Eternel, afin qu’elle soit agréée : le sacrificateur l’agitera de côté et d’autre, le lendemain du sabbat. |
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Le jour où vous agiterez la gerbe (omer), vous offrirez en holocauste à l’Eternel un agneau d’un an sans défaut; |
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Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe (omer) pour être agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières. |
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Quand tu moissonneras ton champ, et que tu auras oublié une gerbe (omer) dans le champ, tu ne retourneras point la prendre : elle sera pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve, afin que l’Eternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. |
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Elle a dit : Permettez-moi de glaner et de ramasser des épis entre les gerbes (omer), derrière les moissonneurs. Et depuis ce matin qu’elle est venue, elle a été debout jusqu’à présent, et ne s’est reposée qu’un moment dans la maison. |
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Puis elle se leva pour glaner. Boaz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu’elle glane aussi entre les gerbe (omer), et ne l’inquiétez pas, |
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Ils vont tout nus, sans vêtement, Ils sont affamés, et ils portent les gerbes (omer); |
Rabbi Michel Liebermann