Nous voici aujourd’hui, jour de Kippour, Yom HaKippourim, dans ce moment très particulier, entre les deux offices celui de l’après-midi de Minha et celui de la cloture la Néïlla,.
Dans toutes les synagogues de France, dans tous les lieux de prières du judaïsme de France, les fidèles sont plus nombreux.
A cet instant,
Chacun et chacune d’entre nous devrait être humble et recueilli,
Chacun et chacune d’entre nous dans le cadre de son introspection a eu son dialogue personnel avec le divin.
Nous sommes tous comptables et responsables de nos pensées comme de nos actes.
Nous avons tous réfléchi à l’année écoulée, à ce que nous avons accompli et à ce que nous n’avons pas fait, mais aussi à ce que nous avons mal fait.
Ce moment d’élévation nous est nécessaire.
Mais Nous restons le capitaine de notre âme
Certains se rappelleront les vers de William Henley poète britannique
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
L’heure de la « Néïlla », la prière de clôture, approche et affiche deux aspects.
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D’un côté, malgré les hauts et les bas que nous avons pu connaître au cours de toute la journée, nous ressentons à ce moment précis le caractère essentiel de Kippour :
C’est ce jour en soi qui apporte l’expiation.
Une telle sensation se renforce en nous au fur et à mesure que l’on s’approche de la clôture. Nous avons le sentiment de surpasser les détails de telle prière ou demande particulière ; c’est bien de l’essence même de la journée dont il s’agit et nous désirons de toute notre âme aboutir à son accomplissement.
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D’un autre côté, nous souhaitons terminer cette prière de la Néïlla, non pas en état d’affaissement ou de de somnolence mais au travers d’un grand cri et d’un grand appel.
Nous ne prions pas seulement la Néïlla parce que les portes de Ciel sont sur le point de se refermer.
Mais aussi et parce que, nous souhaitons en fait exprimer le désir profond de notre cœur, un désir qui, cette fois, n’est plus celui de se faire pardonner.
Nous devons – en fait, nous désirons – exprimer notre volonté de revenir à D-ieu, non pas au travers de tel acte particulier mais au travers d’une déclaration affirmant à quel point nous lui sommes attachés et nous voulons être proche de Lui.
C’est pourquoi, tous, ensemble, d’une seule et même voix, pour conclure la Néïlla nous crions :
Chéma Israël ainsi que, par sept fois, Hachem Hou Ha-Élokim (« L’Eternel est seul D-ieu »).
Un autre cri de la Néïlla est celui du shofar.
Les fêtes de Tichri sont rythmées par le son rauque de cette corne de bélier.
Nous l’avons entendu une première fois à Rosh Hashana lorsque s’ouvrent les portes et nous l’écouterons une dernière fois à Néïlla lorsque les portes se refermeront.
Entre ces deux moments s’est ouverte une période d’examen de conscience, de volonté de réparer ses fautes à l’égard de Dieu, d’efforts de réconciliation avec ceux envers qui l’on a des torts.
C’est une occasion de re-création intime favorisée par les 3 « T » dont notre rabbin Michel Lieberman nous donné à plusieurs reprises la définition la Tefila (prière), la Teshouva (retour), la Tsedaka (justice, entraide).
La succession et le rythme des sonneries du shofar,
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Saccadées comme le son d’une trompette,
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Lancinantes comme un appel,
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prolongées comme une souffrance,
Évoquent l’ébranlement intérieur, et une mise en route vers soi-même.
A Rosh Hachana, je vous disais que derrière ce son rauque se dessinait aussi un cri d’espoir qui nous invitait à proclamer notre résistance et notre force, face à la terreur que certains veulent nous imposer et dont l’actualité a été encore marquée récemment.
Certes c’est un appel au repentir, un appel au pardon de Dieu, une proclamation du nouvel an.
Mais au fond, le coup du Shofar est aussi un cri de bataille.
Il dit « hineni », me voilà.
« Je suis prêt pour le défi à venir en dépit de la peur. ».
Je crois que je peux le faire et rien ne se tiendra en travers de ma route.
Nous nous sommes retournés, avons pris conscience de nos actes et de nos pensées pour nous projeter vers l’avenir, pour connaître un nouveau départ.
Cette mise en route nous implique.
Elle met également en jeu notre rapport à l’autre, à tous les autres, juifs ou non juifs.
Il nous réconforte et nous donne la force d’entretenir la flamme du judaïsme, de notre judaïsme.
Qu’est-ce que notre judaïsme ?
Il est ce judaïsme dit libéral ou réformiste ce n’est un judaïsme qui laxiste, light, ou au rabais un judaisme « low cost ».
Notre judaïsme est un judaïsme égalitaire, moderne, ouvert, c’est le judaïsme de Hillel.
Il y a 2000 ans, Hillel et Chamaï représentaient les deux approches du judaïsme.
Hillel, qui était venu de Babylonie en Israël, à l’âge de 40 ans, était très pauvre.
Le Talmud rapporte d’intéressantes anecdotes sur sa pauvreté et sur son amour de l’étude de la Tora.
Par exemple, il était si pauvre qu’il ne pouvait même pas verser les quelques sous qu’il fallait payer pour entrer dans le Beth haMidrach, la maison d’étude.
Aussi, pour pouvoir participer à l’étude, s’asseyait-il sur le toit et écoutait-il à travers une lucarne. Un jour, il faisait un froid si intense qu’il s’est évanoui. Les étudiants présents dans la salle se rendirent compte soudain que quelque chose empêchait la lumière de passer. Ils montèrent sur le toit, l’y trouvèrent et le ranimèrent.
Il se dévoua à l’étude de la Tora d’une manière remarquable, malgré sa grande pauvreté, laquelle n’empêchera absolument pas sa descendance directe marquer la communauté juive pour le demi-millénaire suivant, sur 15 générations.
Au summum de sa carrière, il deviendra le Nassi ( prince – dirigeant) du Sanhédrin.
Chamaï semble être né en Erets Israël, et avoir exercé la maçonnerie.
Sa conception dans la Tora reposait indubitablement sur la rigueur et l’exigence,
Hillel est considéré comme une personne douce et accueillante, visant à toujours résoudre les problèmes dans la facilité,
Tandis que Chamaï est pris pour un homme dur et exigeant, préconisant une conduite rude et intransigeante.
Cette perception est probablement due à l’une des nombreuses anecdotes livrées à leur égard (Chabbath 31a) :
On y raconte l’arrivée devant ces deux sages de trois candidats à la conversion, avec, à chaque fois, des exigences surprenantes.
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Le premier n’accepte de se convertir que sans assumer la Tora orale,
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Le second n’est prêt à le faire que si l’on lui apprend la Tora quand il se tient sur un pied,
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et le troisième ne demande ni plus ni moins qu’à être Kohen Gadol.
Chamaï les rejette, tandis que Hillel les accepte, non sans, tout de même, entreprendre de les raisonner.
Les trois convertis se retrouvent ensemble à l’occasion et bénissent Hillel de son attitude.
La souplesse de caractère de Hillel est donc prouvée, et louée – nos Sages ne disent-ils pas (id. 30b) qu’il faut toujours aspirer à être humble comme Hillel et non point dur comme Chamaï ?
Toutefois, il faut bien reconnaître que c’est la conduite de Hillel qui surprend le plus !
Aucun Beth Din orthodoxe au monde n’aura le droit, de nos jours, d’accepter de tels candidats à la conversion…
Alors, comment Hillel a-t-il pu rentrer dans un tel jeu, et prendre un tel risque?
Rachi (ad loc.) répond à cette question en un mot :
« Hillel était certain qu’après leur conversion, ils feraient reposer leur avenir sur lui. »
Toutefois, sur le fond, même si l’on peut effectivement déceler une tendance à l’ouverture chez l’un, et l’inverse chez l’autre, ceux qui se réclament de Chamai devraient méditer sur l’exhortation de Chamaï qui déclare, dans la Michna des Pirqé Avoth/Maximes de nos Pères (1,15), « Accueille toute personne avec amabilité »…
Sans doute est-ce en tout cas l’accueil dont Hillel se fait preuve qui lui a valu d’apparaître parmi les « Sages de l’humanité » sur le fronton de la Bibliothèque Ste-Geneviève, place du Panthéon à Paris.
Hillel est parvenu, de par sa conduite remarquable, à rapprocher les gens de la Tora, en un moment de très haute difficulté, après Hérode, et sous le joug romain, quand les diverses sectes s’entre-déchiraient pour attirer les esprits
Cette controverse est toujours d’actualité, c’est celle que le Consistoire Central et nos communautés libérales entretiennent encore et toujours.
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L’Assemblée du Judaïsme Libéral qui regroupe toutes les communautés libérales de France a été lancée le 24 novembre 2016 avec un double objectif :
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permettre au plus grand nombre de vivre pleinement leur judaïsme au 21e siècle;
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faire entendre une voix libérale attendue dans le concert juif, notamment auprès des Pouvoirs publics.
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Les liens avec les communautés libérales en Europe, en Israël et dans le reste du monde ont été resserrés.
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Nous, juifs libéraux, ne sommes pas une minorité.
Nous appartenons à un mouvement qui compte près de 2 000 000 de membres.
Nous avions besoin d’une représentation forme de nos communautés.
L’Union libérale israélite de France (ULIF) et le Mouvement juif libéral de France (MJLF), deux communautés parisiennes du judaïsme libéral, ont créé ce 23 septembre dernier une nouvelle structure, « Judaïsme en Mouvement » , avec pour objectif de fédérer toutes les communautés attachées à la modernité du judaïsme, en France.
Lundi 23 septembre 2019 au soir, chacune des deux communautés, réunies en assemblées générales extraordinaires, a donné son feu vert par un vote favorable à la création de l’association « Judaïsme en mouvement », en préparation, en gestation depuis plusieurs mois.
Ce regroupement, sera définitivement effectif début 2020 et il ne doit pas concerner que les communautés parisiennes des synagogues Copernic, Beaugrenelle et Surmelin, soit environ « 2 000 familles » mais toutes les communautés de l’hexagone.
Notre souhait n’est-il de représenter un visage du judaïsme en France qui soit moderne, accueillant, ouvert, profondément attaché à la France et à la République, égalitaire entre hommes et femmes et qui parle à la grande majorité des Français juifs qui ne franchissent pas la porte d’une synagogue, même une fois par an.
Nos communautés ne sont actuellement pas reconnues par le Consistoire, qui organise le culte israélite depuis Napoléon et dont les synagogues sont majoritairement orthodoxes.
Alors que le judaïsme libéral est l’un des trois courants du judaïsme, à côté du judaïsme orthodoxe et du judaïsme massorti.
Bien que largement dominant dans le monde anglo-saxon, il est minoritaire en France.
Alors que nos rabbins ont une lecture moderne du Talmud et la Torah, assortie d’une vision de l’égalité homme-femme, et d’une pratique confrontée aux réalités d’aujourd’hui.
Le virage vers l’ultra-orthodoxie, a été le choix du Consistoire depuis une vingtaine d’année.
Le constat est accablant un grand nombre de Français juifs ne se sentent pas tellement en phase avec ces choix.
Je veux ici vous lire un extrait du discours que Jean-François Bensahel, Président de l’ULIF Copernic, dit au Palais des Congrès, comme Jean-François lit un extrait du mien en ce moment même:
« C’est pour cela même que Copernic, et le MJLF, et Gad Weil fait en ce moment même au casino de Paris le même discours, et nous sommes au total 7000 personnes, avons créé ensemble Judaïsme en mouvement, judaïsme où l’égalité homme/femme est fondamentale. JEM, parce que c’est une affaire de cœur, dont vous serez membres en début d’année prochaine, et j’y reviendrai.
1- Désormais, avec des moyens rassemblés, avec de la créativité en plus, nous avons l’ambition de nous faire exister publiquement dans le respect farouche de la laïcité, de nous faire connaître et reconnaître par les pouvoirs publics.
2- Nous avons l’ambition également de partir à la conquête des cœurs pour que nous rejoignent de nombreux Français juifs. Nous mettrons en œuvre une stratégie digitale globale.
3- Enfin nous aurons tout particulièrement le souci de la génération d’après nous. Sachez que dès que ce projet a été connu, nous avons été approchés par 3 groupes de jeunes adultes qui séparément nous ont dit : on a compris, on veut vous aider, on veut en être. »
Après cette citation du président de l’ULIF Copernic, je reprends mon propos pour vous dire qu’en ce jour de jugement et de recueillement,
Nous devons et Nous pouvons, ici et maintenant, dans ce moment de gravité et de solennité que va être la prière de Nehila, dans ce moment où le shofar va retentir pour la dernière fois à Yom Kippour, prendre cet engagement personnel et collectif de construire et de développer un judaïsme moderne et d’ouverture.
Nous devons et Nous pouvons, ici et maintenant donner à nos enfants et à nos petits-enfants l’assurance de vivre demain et pour longtemps notre judaïsme d’ouverture
C’est pour cette raison, pour l’avenir de notre judaïsme et celui de nos enfants que les communautés du MJLF et de l’ULIF Copernic ont dessiné très récemment les contours d’un rapprochement, et l’embryon d’un consistoire libéral.
A l’heure de la PMA nous pouvons nous féliciter de cette naissance dont la Procréation a été Mutuellement Assistée.
Le temps de bâtir est venu
La pierre angulaire cette maison de l’ouverture est posée à l’angle Nord Est. Il ne reste plus qu’à construire l’édifice et les bases d’un consistoire libéral.
Deux communautés juives libérales se sont regroupées pour porter une parole unique juive moderne.
A l’heure de la PMA nous pouvons nous féliciter de cette naissance dont la Procréation a été Mutuellement Assistée.
Le temps de bâtir et de construire est venu
La pierre angulaire cette maison de l’ouverture est posée. Il ne reste plus qu’à construire l’édifice et les bases d’un consistoire libéral.
Deux communautés juives libérales se sont regroupées pour porter une parole unique juive moderne.
Nous Voulons et nous pouvons désormais porter une seule voix face au Consistoire.
Nous voulons porter une parole juive moderne ensemble
Nous voulons et nous pouvons affirmer notre distinction du courant orthodoxe notamment par l’usage du français, parallèlement à l’hébreu, durant les offices,
Nous voulons et nous pouvons affirmer notre distinction du courant orthodoxe par une stricte égalité entre hommes et femmes « dans la vie communautaire et cultuelle », comme le prévoit la charte des rabbins de la JEM.
Nous voulons et nous pouvons affirmer notre distinction du courant orthodoxe en ce que nous considérons que la loi juive peut évoluer, notamment pour répondre à l’évolution des sociétés.
Nous voulons et nous pouvons affirmer notre distinction du courant orthodoxe en favorisant une adaptation aux conditions de vie actuelles de certaines prescriptions.
La mouvance libérale apporte aussi des réponses plus souples que le judaïsme orthodoxe aux défis posés par les mariages mixtes et par la transmission de la judaïté aux enfants dont seul le père est juif.
Nous devons être prêts à accueillir tous les enfants de couples mixtes,
Quelle que soit la structure familiale, Nous devons leur dire « vous êtes les bienvenus ».
La charte commune parle de « facilitation de la reconnaissance des enfants issus de couples exogamiques ».
Ce rapprochement dessine une nouvelle histoire et une nouvelle géographie du judaïsme français.
Je veux ici être très clair, nous garderons au sein de notre synagogue, la diversité de nos minaguims, ce que le JEM nous apporte c’est une parole unique juive moderne pas une pensée unique.
Il ne faut avoir aucun doute sur ces points.
Je me devais d’éteindre certaines rumeurs. !!!!
Nous voulons un Talmud Tora numérique qui fasse vivre notre judaïsme.
Et nous l’avons mis en place
Nous voulons être ce chemin d’espoir et cette voix forte et claire.
Nous voulons pouvoir dénoncer l’antisémitisme, sous toutes ses formes et en tous lieux, qu’il s’exprime en tant que tel ou qu’il prenne le masque de l’antisionisme.
Et nous l’avons fait au quotidien
Nous voulons affirmer notre attachement indéfectible à Israël.
Nous voulons travailler avec nos amis de toutes les communautés juives modernes israéliennes, américaines, européennes.
Nous voulons peser dans les discussions avec les autorités politiques en France,
Mais voulons surtout et avant tout dire notre attachement à notre pays la France, notre volonté sans faille de donner à nos enfants le cadre et les conditions d’êtres des citoyens français, juifs heureux et épanouis.
Nous voulons que les pouvoirs publics, que les médias et que l’ensemble de nos concitoyens entendent notre vision du monde, entendent notre engagement dans la cité, entendent notre résolution à participer au bien commun.
Nous voulons que chaque juif libéral de France puisse trouver dans notre synagogue plus forte grâce à son rattachement à cette maison commune, l’écoute et l’accueil qui le confortera dans son judaïsme, dans son appartenance à notre histoire multimillénaire.
Nous voulons que nos enfants puissent demain, bien après avoir fait leur bat et leur bar-mitsva dans nos synagogues, rencontrer, aimer et être aimé par n’importe quelle jeune fille ou jeune homme juif, qu’il ou elle soit libérale, massorti, consistorial ou laïc.
Nous ne voulons plus de mur, de fossé, de débats houleux, de séparation.
Nous voulons enterrer nos morts en toute sérénité.
Nous voulons réunir et rassembler tous les juifs de France sans que telle ou telle façon de vivre, de pratiquer, de transmettre le judaïsme ne soit autre chose que des nuances, des subtilités, des cordes à un même arc, à un même instrument, les branches vigoureuses et complémentaires du même arbre de vie.
Je sais combien cette vision peut sembler lointaine, difficile à atteindre, peut-être même utopiste.
Mais nous sommes au service de notre judaïsme et de notre pays.
En œuvrant ensemble, en agissant avec détermination, nous ferons bouger les lignes, nous montrerons que la 3e communauté juive du monde se met en mouvement sous l’impulsion de sa grande et belle communauté libérale.
Le judaïsme moderne et libéral en France a fonctionné depuis plus d’un siècle, et tout particulièrement un demi-siècle, sous forme d’émiettement et de scissions.
Alors que les enjeux sont maintenant à un niveau très élevé, il est plus que temps de retisser les liens, de reprendre les mailles, de consolider les ourlets, pour affronter notre destin…
Ce matin à l’office de chaharit, nous avons lu la haphtara tirée des textes du prophète Isaïe.
Ces textes dénoncent clairement tous ceux qui, oubliant que morale et religion sont indissociables, se montrent sourcilleux jusqu’à l’obsession à l’endroit du rite et négligent allègrement leurs responsabilités à l’égard d’autrui.
Usant d’apostrophes virulentes, de déclarations ironiques, d’antithèses vigoureuses, de métaphores hardies, le prophète dénonce une caricature de religion, qui n’est plus qu’une coquille vide.
Nous allons en 5780 écouter le message du prophète Isaïe,
Nous allons agir pour bâtir ce judaïsme de Hillel, nous allons travailler inlassablement à rassembler et à mobiliser les juifs de Marseille.
Nous allons dans les semaines et les mois qui viennent vous réunir, échanger, afin que ce projet de fusion prenne corps, et aboutisse aux décisions.
Je vous propose 3 RDV :
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Le premier venir 21 rue Martiny, le 14 novembre rencontrer, plus de 70 juifs libéraux de par le monde 14 nationalités différentes à 19h pour débattre et mesurer l’importance de notre communauté libérale dans le monde.
Que chacune et chacun d’entre vous parle et écrive, à sa famille, à ses amis, ses voisins, ses collègues.
Rencontrez-les, dites-leur par téléphone, par mail, par les réseaux sociaux, WhatsApp, Facebook, de nous rejoindre, d’être acteurs de leur vie juive.
En 2021 notre association ULIF Marseille soufflera ses 40 bougies.
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Le second rendez-vous s’articule autour de la rédaction et l’édition d’un Livre Anniversaire Souvenirs pour célébrer et retracer notre histoire et celle du judaïsme en Provence. Ce sera l’occasion pour que nos anciens « piliers fondateurs » nous fassent l’amitié de rappeler quelques souvenirs, pour que nos historiens puissent évoquer la présence de notre communauté en Provence depuis des siècles et je demanderai à notre maire, d’arrondissement ainsi qu’a plusieurs élus de nous adresser quelques mots.
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Le troisième rendez-vous s’articule autour de l’organisation d’une Soirée de Gala qui sera marquée par une brève rétrospective des événements forts de notre association, ponctuée d’anecdotes et interventions diverses. S’en suivra une série de témoignages percutants. Les festivités se poursuivront autour d’un repas dansant et festif sous le thème de la magie le soir et jusqu’au bout de la nuit pour ceux qui le souhaitent.
Plus qu’une fête, nous avons souhaité faire de cet événement un hommage à notre pratique éclairée du judaïsme.
Soyez chacune et chacun les bâtisseurs de cette maison du judaïsme égalitaire, moderne et ouvert.
Rejoignez-nous, venez assister à nos offices,
Adhérez à L’ULIF MARSEILLE PROVENCE,
Soutenez notre mouvement, investissez du temps, de l’énergie, de l’argent, et vos compétences.
Et si vous ne pouvez pas, au quotidien, participer à cet effort mais que vous le trouvez louable, alors contribuez à nous aider par un investissement.
Dans la vie civile les investissements se font dans l’immobilier, les actions, les bijoux ;
Dans notre judaïsme l’immobilier ce sont nos synagogues,
Les actions, c’est la tsedaka,
Les bijoux, c’est la Torah et notre interprétation des textes. Mais ce sont surtout et avant tout nos enfants pour lesquels nous devons agir
Nous devons renforcez nos capacités pour que nous soyons forts et efficaces, déterminés et utiles au rayonnement de notre vision du judaïsme.
Faites-le parce qu’il est temps,
Faites-le parce que c’est juste,
Faites-le parce que le son du chofar de Nehila est proche et va réveiller nos consciences.
Je terminerai par un mot plus personnel.
Mon mandat de Président s’est achevé cette année. Et vous m’avez fait l’honneur de me ré élire
Je vous en remercie
Cette période passée a été pour moi un challenge exaltant de tous les instants.
J’ai rencontré des personnes charismatiques ou humbles, mais toutes passionnées et dévouées à un idéal qui les transcendait.
Je les remercie toutes. J’ai été honoré d’agir avec elles.
J’aurais une pensée particulière pour Laurent Dembert Notre Trésorier qui a été un support constant.
Eleonora KUZNER – DEMBERT MKG
Mais aussi tous les membres de notre conseil d’administration
René Et Michèle COHEN
Helene BENSOUSSAN
Serge et Francine COEN
Serge Sahin
Marcel BENAILY
Merci à vous tous pour vos mots, vos conseils, vos demandes et surtout votre chaleur.
Enfin, je sais que c’est traditionnel mais c’est tellement vrai, merci à ma femme et à mes enfants qui ont toujours été là surtout quand la tâche me paraissait insurmontable.
Je vous souhaite à tous une année 5780 qui vous apporte, à vous et à ceux que vous aimez, santé, joie et douceur.
Qu’elle amène la paix.
Soyez tous inscrits dans le livre de la vie.
Prune,
Un Océan va bientôt nous séparer physiquement mais rien ne séparera pas même un iceberg.