Généralement les rencontres PARIS-MARSEILLE sont sportives et déchaînent les passions.
Mais ce soir,
Qui est une nuit différente des autres nuits grâce aux rabbins du JEM
Et mes amis les présidents Gad WEIL et toi Jean-François BENSAHEL
Nous avons réussi à matcher nos communautés
Et nous sommes tous gagnants ce soir !
Il nous aura fallu attendre cette période de crise sanitaire mondiale ou l’on parle beaucoup de la « démocratie » d’un virus qui ne connaît aucun obstacle géographique, social, politique, culturel, religieux.
Cette crise, sans précédent, nous a conduit à de nouvelles règles de coexistence,
En particulier avec une limitation générale forte de certaines libertés fondamentales.
Parmi elles, la liberté religieuse – en qu’elle a dans sa dimension communautaire.
C’est un aspect très délicat qui touche intimement Notre vie quotidienne et celle de millions de personnes.
Lorsque le libre exercice de la pratique religieuse qui, surtout en temps de crise, est un facteur essentiel dans la vie personnelle de tout un chacun, est devenu impossible par les interdictions imposées à la vie publique,
on pourrait considérer cela comme un abus inacceptable !
Mais la gravité de la pandémie nous a obligé à être créatifs et à repenser notre religion, non seulement intellectuellement, mais aussi visuellement, émotionnellement et anthropologiquement.
C’est un test formidable pour nos communautés !
Les épidémies et les pandémies ont normalement tendance à réveiller en chacun de nous des instincts brutaux de survie, souvent au détriment des autres,
Cette pandémie a réveillé : des sentiments d’altruisme , des sentiments de bienveillance, et de respect.
Les contraintes sanitaires de lutte contre la pandémie nous ont permis en notre qualité de juif -citoyen
de nous réapproprier, le sens des rites dont nous sommes privés.
C’est aussi pour nous l’occasion de redécouvrir le sens de la mitzvah :
En nous reliant à tous les hommes et femmes confrontés dans l’épreuve, de nous rapprocher de nos parents de nos grands-parents
Et l’occasion de nous interroger sur nos modes d’existence.
Ce bouleversement dans tous les champs de notre vie :
Personnelle, Professionnelle, Économique, Sportive, s’avère une occasion propice pour relier à nouveau le sérieux de la vie et le sérieux de notre conviction religieuse.
Le ralentissement du rythme des activités, dont nous déplorions si souvent l’accélération, a permis de faire sauter les couches calcaires de nos habitudes.
Notre pratique religieuse est aussi bousculée.
Certes Nos synagogues sont fermées
Certes les cérémonies ne sont plus ouvertes à la présence des fidèles.
Mais cet interdit de réunion permet incidemment de repenser au sens de ce qui était vécu et de vivre les rites en pensée, en paroles, en nommant leur signification.
Si cet exercice est difficile, c’est sans doute que des années de répétitions ont sédimenté une ritualité dont l’automatisme aura réduit la saveur.
La suppression de nos cérémonies nous donne une volonté farouche celle de nouveau de nous retrouver et de participer
Mais aussi de nous interroger désormais sur la qualité de notre participation future.
Cette participation est-elle la seule chose que l’on y gagne ?
Car l’on s’aperçoit que lorsqu’il n’est plus possible d’y participer, nous conservons encore quelque chose que nul ne peut nous prendre.
Chabbat Shalom à tous !
Samuel BENHAMOU